JANVIER 2006 Nouvelles d’un "petit tour dans le vaste monde"

mercredi 12 juillet 2006.
 

Arrivée au Burkina

Un mot pour les premiers jours : Transport... : celui de Paris à Ouaga puis de Ouaga à Bobo-Dioulasso. Arrivée de Paris, via Point Afrique-arrivée à 3H30 du matin suivi d’une heure trente pour passer la douane-température ambiante 35°. Heureusement une personne de notre auberge repérée (Merci Monique !) l’été dernier, Batik hôtel, nous attend. Dans la cohue de l’aéroport avec encore assez peu de repères et pas mal de fatigue, la vision d’une pancarte avec, écrit dessus, « Fleury » est un vrai bonheur. Dès fois, il tient à un tout petit bout de carton ! Autre sujet de satisfaction, l’ensemble de nos bagages est là, au complet. Dans l’aéroport les enfants font pitié, ils n’en peuvent plus ! on finit par les installer, assis, avec une brochette d’autres enfants dans un coin, pendant que stoïquement nous attendons les une heure trente de la douane... Les douaniers prennent un temps fou pour mettre deux coup de tampon sans même vérifier, ce qu’ils sont sensés faire, la vaccination contre la fièvre jaune obligatoire en raison du RSI- règlement sanitaire international.

Quelques heures de sommeil, appréciables... chez Ernest, patron de l’équipe Zem qui tient le Batik Hotel ; Un seul drap du dessous, comme partout en Afrique mais cette fois ci nous nous sommes équipés (merci François) et nous glissons dans des draps-sacs à viande en soie, fraichement achètes au Vieux campeur, poids 100 g , qualités thermiques et de confort parfaites..

Le lendemain, bulle à l’hôtel, petit déjeuner -bonheur de l’arrivée du grand thermos de café et de la boite de nescafé... Lait en poudre, France Lait et nous organisons notre voyage jusqu’à Bobo notre point de chute...Bobo. Notre regard se perd sur la latérite rouge, le violet profond des bougainvilliers, la circulation des deux roues, les enfants nus pieds qui nous font bonjour et rigolent...

Impossible de visiter l’atelier de Batik, situé sur le toit- terrasse de l’hôtel car l’équipe Zem est en vacances pour une semaine, seule le magasin, est ouvert ; jolis Batik représentant de scènes africaines, village de cases, femmes portant bébé, couleurs bleues et orange. Depuis cet été, Ernest a ouvert un maquis, c’est-à-dire un petit restau ou nous déjeunerons avant de faire les 5 heures de car. « Riz sauce » et télé garantis..

Pas de bus avant 16H car ils sont tous complets, nous sommes le 30 et beaucoup de personnes vont vers Bobo pour les fêtes. Nous aurons 4 places dans le bus, non climatisé ....de 16H. Nous sommes bien accompagnés dans le bus, cinq pintades sur le rang devant nous et huit moutons dans le coffre. Nous discutons avec notre voisine de bus, Lisa ; mama africaine poids et boubou ;imposants, (tissu bleu pétard et orange-politiquement engagé -avec slogan : éducation pour tous, journée internationale de la femme.. ; parures et bijoux...

La mi parcours à Boromo est haute en couleur mais globalement le voyage est fatiguant, car à moitié dans la nuit à partir de 18h et donc sans la distraction du paysage. Paysage beaucoup plus « jaune » que cet été, nous sommes en saison sèche.

En gare de Bobo, nous ne voyons pas le camion du Zion et nous téléphonons à Wasa. Nous comprendrons après coup qu’il y a eu quiproquo sur l’heure d’arrivée et qu’ils sont déjà venus nous chercher deux fois, au bus de 14h et à celui de 16H. Bref, Wasa finit par arriver avec quatre musiciens, djembe, balafon...Il y a concert ce soir au Zion !!!. Grand plaisir de revoir toute l’équipe du Zion, Camille et Wasa, Adama, Wasa, Thomas et Nina sont là, Mare-jo aussi. « Atterrissage » et recherche de maison

Les jours qui suivent nous permettent, en partie... d’éliminer le stress, la fatigue et toutes les tensions accumulés les derniers mois avant notre départ. On profite de l’ambiance bonne enfant du Zion avec quelques difficultés à situer cette période. : Il ne s’agit pas de vacances comme l’été dernier, nous ne sommes pas encore » installés « dans notre projet de TDM : trop récent et pour l’instant notre mode de vie est peu différent de celui de l’été dernier et de nos dernières vacances...

La priorité est de se trouver une maison, même si nous sommes bien au Zion, il nous faut, pour les enfants et nous, recréer une ambiance familiale avec notre propre rythme et atmosphère. Donc recherche de maison, prise de contacts... En quelques jours, plusieurs offres de maison. En pratique, nous ferons 4 visites avant de nous décider en une demi heure pour la maison indiquée par Yann et Julien (A Ni Kié +++ !) et située juste en face de la leur- Plaisir - On vous passe, les épisodes précédents : les maisons à multi propriétaires ...frères ?? Dont un arrivera dans sa Mercedes, sans nous dire bonjour et repartira dix minutes après car il n’a pas le temps... À option QG des cafards ? À intermédiaires multiples...et le dernier coup de flip après avoir conclu l’affaire et verser trois mois de loyer, quand Camille nous dit « Ici, il faut payer les arriérés de l’eau et de l’électricité non payés par les précédents locataires...parfois plusieurs millions de CFA. Sinon, pas d’eau et pas d’EDF , la façon de couper est radicale : ils enlèvent les compteurs... Heureusement nous n’aurons que 1000 FFA d’ « arriéré »...Enfin, à J10 toujours pas de frigo...intéressant dans ce pays ! Et hier suite à nos réclamations nous avons été livre d’un superbe congélateur...qui fait un bruit évoquant une usine quelconque installée à domicile- et congèle de façon très efficace tous ce qu’il contient. Nous ne savons s’il faut nous réjouir...

Installation dans la maison

Le premier jour, c’est avec un réel plaisir que Léa et Hugo installent la maison et tout particulièrement leurs jouets dans leur chambre. Chaque enfant a la sienne, nous disposons d’un bureau -école pour le CNED , d’un grand salon, véranda , terrasse sur le toit et un magnifique jardin. Dans ce dernier, trois manguiers, un eucalyptus, un magnolia. Un peu de gazon et des bougainvilliers...Le loyer est de 150000 CFA (1500 FF), pour 200 000 FCA une amie a une maison avec piscine. Tous les toubabous résident dans deux quartiers de BObO , le secteur 5 ou Petit Paris, Difficile de sortir du circuit des expats... Cela demande rait beaucoup d’énergie et plus de trois mois sur place.. ; Notre voisinage st donc constitué, soit de « toubabos » soit de « bobolais « installés », souvent riches commerçants.

Notre maison crée deux emplois, voire trois : Mustapha, gardien de la maison et Gilbert, « homme de maison ». La candidature de Gilbert nous a valu plusieurs sollicitations. Vite repérés comme toubabou fraichement installés, petit défilé à la maison pour proposer des services- et ce pour un salaire mensuel entre 20 000 CFA à 30 000 CFA pour trois jours par semaine. Le besoin de travailler est énorme et le choix bien difficile ... » Repérage » de Rosalie qui habite en face et pourrait s’occuper ponctuellement des enfants. Gilbert nous fait découvrir plein de recettes et d ‘ingrédients africains : to, riz sauce arachide, ragout de patates et viande (excellente et peu chere : 2(àà Cfa le kg de bœuf) et poisson avec fruits (papaye-mangues du jardin !, bananes, citrons, oranges, pastèques, ;) et légumes (haricots verts, épinards, tomate, carotte, chou..) à profusion. Egalement d’excellents yaourts faits avec du lait en poudre- le seul disponible ! Sans oublier la fameuse sauce JUMBO, celle qui permet de garder le mari à la maison...A gouter, biscuits de sésame (le Burkina est réputé pour la finesse de ses grains de sésame)

Dans la salle de bains, apparition du beurre de karité, » sitourou « pour la douceur de la peau.

Nous déballons « nos petites affaires », les documents pour nos formations, pour le projet- globe conteurs, les 10kgs de CNED et collons les quelques photos, famille et amies, et cartes de vœux emportées pour nous faire chaud au cœur et Léa colle le brin de lavande au mur (merci les Anastase !). Notre méga carte du monde égaye un peu les murs. Ambiance musicale assurée dans la maison -MP3 Ordinateur et les centaines de disques chargés par Antoine (Merci Toine, très bonne sélection, attentionnée, type Jean Ferrat pour Vero et Bowie pour Laurent, Brice de Nice pour Léa..) La déco de la maison est typiquement africaine cosue et « installée »-quelques photos jointes en témoignent-Les canapés en velours sont légions, meubles vernis et carrelages en tout genre. Pas franchement à notre gout mais quasiment toutes les maisons sont décorées ainsi.

Comme on peut le lire précédemment, les maisons équipées n’ont pas forcement un frigidaire en état de marche, ce qui signifie qu’il n’y a pas une assiette. Nous nous procurons donc au marché central de Bobo du tissu pour les draps, assiettes verres couvets...Les bassines et eaux typique d’Afrique (on en voit des étalages éclatants à tous les coins de rue). Yann et Julien nous prêtent une ration de survie en attendant...Julien, vétérinaire de son état travaillant pour l’ambassade est venu avec une cantine de150 kgs pleine de petits plaisirs, comme une cafetière à l’italienne... Il nous faut faire mettre l’eau, l’électricité. Laurent est surpris, agréablement, de l’efficacité des ces deux administrations. ; Le téléphone parait plus compliqué (trois semaines affichées, à voir...) et nous n’avons pour l’instant qu’un portable rendant pour l’instant, les mails par internet plus difficiles, il faut aller en « centre- ville », 3 kms environ.

Vie familiale et sociale

Même si nous avons des « contraintes », à savoir nos formations respectives et le CNED pour les enfants, celles-ci n’ont que les horaires que nous leur donnons, ce qui change beaucoup de choses...D’ailleurs, pour l’instant, nous ressentons, un état bizarre de cette absence de contrainte, de « il faut » « je dois ». Même si nous l’avons voulu, cela est plus qu’inhabituel pour nous et quelque peu « perturbant » !! Plus qu’inhabituel aussi d’être tous les 4 ensemble pendant tant de temps, renforcé actuellement car nous nous installons et que nous ne sommes pas encore très autonomes, notamment sur le moyen de transport. .

Ces quinze premiers jours sont particuliers car beaucoup de temps a été consacré à l’arrivée et à l’installation...

Nous avons démarré le CNED rapidement, les enfants sont demandeurs et nous souhaitons prendre un peu d’avance pour les jours ou nous ferons des périples touristiques au Mali ou autre.... Les documents sont ludiques et bien faits mais cela reste une grande entreprise. Trois heures environ, cinq jours par semaine. Pas toujours facile mais c’est, néanmoins, une réelle nouveauté et plaisir de passer du temps avec nos enfants, de participer de façon plus active à la « transmission nécessaire », d’être proche de ce qu’ils doivent apprendre et d ‘eux d’une façon plus générale- c’est en partie le But ! Nous alternons, Laurent faisant la GS de maternelle un jour et moi le CM1, l’inverse le lendemain.

Au Zion Hugo s’était vite fait des petits copains qui venaient jouer avec lui, Dramane, Lucky ???, garçons de 8 ans. Les premiers jours, pas de copine fille pour Léa qui s’ennuie un peu. Nous pensons que les filles à cet âge là travaillent au foyer familial...Puis, elle se fait vite une petite copine, en la fille de notre proprio Kubra qui est à l’école française. Nous l’invitons vite jouer avec Léa et déjeuner à la maison.

Hugo et Léa font des photos d’art avec un style bien à eux et leur propre matériel ... (Merci Mamydine et Jean et Marie -Elisabeth !)

Les talkies Walkies s’avère un cadeau du père Noel (Merci papy Roger !) ludique mais aussi très utile pour les grandes dans les artères de Bobo.

Comme ce que nous avions repéré cet été, pour nous, la vie sociale est facile et pour l’instant c’est plutôt nous qui avons limité les invitations et sorties car il nous faut fallait nous installer. ..Dans les sorties « sympa », mardi 10 janvier c’était la fête de Tabacski (orthographe ?) (Équivalant de l’Aît). Fêtés par les musulmans et non musulmans. En pratique tout est fermé et la fête et jours chômés sont manifestes la veille et le lendemain...sauf pour tous les moutons (gros trafic de moutons en ville les jours qui précédent). Ceux-ci sont égorgés, tôt le matin, cuits et manges entre amis et donnés. Nous apprendrons qu’en cas de pauvreté, le chat ou les poules se substituent au mouton pour le sacrifice...La mère de notre propriétaire, celle avec qui nous avons traité, sa fille étant à Ouaga, est une grand et forte Mama africaine, elle nous invite à manger le mouton mais il est 16 heures et nous avons déjà déjeuner... Elle nous donne alors quatre énormes plats de moutons en cadeau..Nous passerons un moment chez elle dans un appartement assez hallucinant avec tous les enfants et adultes en grande parure et boubous magnifiques. Obligation pour les filles d’être « nattées.

Le soir nous sommes invités, via Camille et Wasa , propriétaires de notre maquis « fétiche » du Zion , chez Nadine, toulousaine qui sculpte et fond le bronze et passe depuis 8 ans, trois mois d‘hiver à Bobo en louant une maison. Elle vient d’investir dans un terrain en limite du secteur de Kuinima, c’est-à-dire à la fois en ville mais aussi en limite de brousse qui s’étend à perte de vue. Elle y a fait construire, une maison...de plus de 16 toles (en fait 20, environ 20 m2 pour être au dessus de la limite municipale et être « lotie « , La maison est juste finie et destinée à être un atelier de sculpture sur bronze, elle continuera à habiter en ville ces trois mois de villégiature. Très bon souvenir pour cette fête de pendaison de crémaillère, la lumière de fin d’après midi sur la latérite rouge, dans ce paysage est magnifique, ambiance pleine de nonchalance africaine, musique de djembe , balafon, nattes pour la sieste par terre, jus de gingembre et bissap...de savane , mélange équilibré entre les farafi (les noirs) et les toubabous (blanc de peau !) . Apres retour à pied au ZIon (environ 300 mètres) pour une soirée concert. Hugo ne quitte pas la piste de danse...et s ‘amuse comme un petit fou.

Sinon invitation à déjeuner chez nos voisins d’en face, Yann et Julien, plusieurs rendez vous apéro, notamment avec Paulin, chez les DJIBO, patients burkinabais d’Annick (merci du contact !). Pour nous quelques invitations à diner ou déjeuner sont sur orbite, notamment avec Jérôme , directeur du centre périscolaire de Tounouma avec qui nous comptons faire le projet Globe conteurs. Nous n’avons pas encore pris le temps de relancer les autres contacts pris cet été : association éducation sans frontière, semaine nationale de la Culture,..La priorité étant de s’installer...

Hier, première sortie au Centre culturel Français, endroit agréable et intéressant drainant , fort heureusement, blancs et noirs de la communauté de Bobo nous craignions un repère de blancs et avons et agréablement surpris... Repérage des cours de danse africaine et documentaire-conférence devant d’un photographe burkinabais, Paul Kabre, sur les fous. Plus qu’intéressant même si les images ne sont pas toujours faciles... Et la folie dérange, à Bobo comme ailleurs...Intérêt du documentaire mais aussi du débat dans la salle. La salle est pleine et regroupe beaucoup des expats que nous connaissons déjà,. Nous y croisons, Odile, collègue médecin , depuis deux ans à Bobo qui est en regroupement familial, avec sa mère de 87 ans arrivée en avion le même jour que nous, sa fille et son bébé (4 générations !), Camille Wasa et adama, Yann et Julien et pleins d‘autres tètes connues et pour l’instant sans prénom..

Pour l’instant il y a peu de farniente... Si ! Si ! C’est crédible...L’installation nécessitant un peu de temps et de démarches. Il reste à se procurer un moyen de transport pour notre autonomie. Le centre ville (dont internet) est à environ trois kilomètres et ici cela est un peu couteux en énergie, il fait quand même 35 degrés environ et l’harmattan qui se manifeste de temps à autre n’est pas très soulageant !. Nous circulons pur l’instant en taxi collectif, la course coute environ 800 CFA pour nous 4. Après une intense réflexion sur les différentes possibilités de moyen de locomotion : location ou achat de 4 X4, cher et compliqué, un âne avec carriole, option préférée de Vero.. Et refuse par Laurent.., moto ou mobylette, dangereux, nous optons pour trois vélos (qui sont en cours de négociation). Restera à régler le problème de téléphone et d’Internet... encore une autre paire de manches...mais indispensable .

Les rythmes quotidiens changent chaque jour, ce qui est fort agréable. Une constante néanmoins, Vero se lève bien avant le jour, spontanément et reposée (bonheur !!) , ente 5h30 et 6H30 du matin (heure du lever du jour) et savoure...le mot est faible, le calme de la maison et du jardin en écrivant sur le gros cahier en cuir de voyage (Merci Zinna !) ou en se plongeant et découvrant le Tao (Merci les Dercourt..).

Laurent enregistre des sons, type marché, ambiance du car, (Merci les Lemmon et La Majeur !)

Balbutiements pour Vero sur sa caméra : Pour l’instant elle ne sert qu’à mémoriser des souvenirs- famille. Wasa voudrait que nous tournions un « clip »sur son futur tube rasta : « l’Afrique n’a jamais dit non » Pourquoi pas , ce devrait être rigolo !

La journée est ponctuée de mots de Dioula. utiliser ani sohoma, au lieu des bonjour , anmbi sini au lieu de bonsoir, nous apporte tout de suite des visages lumineux, éclatants de joie et font beaucoup rigoler, notre accent dioula, sans doute !

Carte d’abonnement prise à la piscine ou nous allons environ eux fois par semaine.

Et voila, les news de la première quinzaine écrites sur l’ordi tranquillement sur la terrasse de la maison (merci les taties Fleury !)